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Management interculturel

Comprendre les autres cultures. Ne pas faire de faux pas avec des investisseurs étrangers. Optimiser la cohésion d’une équipe multiculturelle. Tels sont les challenges du manager de demain. Je dirais même qu’il sera interculturel ou ne sera pas ! Voici une brève description des six dimensions d’un modèle en management interculturel. Il concerne un des auteurs précurseurs dans ce domaine : Hofstede.

Comprendre les six dimensions du modèle de management interculturel d’Hofstede

Hofstede est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de management interculturel. Son approche traite d’éléments anthropologiques aussi divers que la hiérarchie le rapport au groupe l’incertitude le rapport au temps. L’ensemble des concepts présentés sont applicables en entreprise.

1 L’indice de distance hiérarchique

Cette dimension concerne le rapport au pouvoir. L’indice de distance hiérarchique définit le degré d’inégalité que salariés attendent et acceptent. Lorsque l’indice est faible, la distance hiérarchique est réduite entre les salariés et la direction générale. Cela donne des organigrammes avec un nombre d’échelons hiérarchiques réduits. Dans les pays scandinaves, le patron se considère souvent comme un des membres de l’équipe parmi d’autres. À l’inverse dans les pays à distance hiérarchique élevée comme la France (69) la Chine (80) ou encore la Russie (93) vous trouverez plus des échelons hiérarchiques.

2 Le contrôle de l’incertitude

Cette dimension concerne la tolérance des membres d’un groupe ou de la société par rapport à l’ambiguïté ou l’incertitude. La traduction anglaise est Uncertainty Avoidance Index, ce qui signifie l’indice d’évitement de l’incertitude. Dans les sociétés où l’indice est faible comme les pays anglo-saxons ou l’Inde, les individus seront à l’aise avec l’imprévu. Il n’est pas nécessaire de prévoir le futur puisqu’on sait qu’il est imprévisible. Les sociétés à indice de distance hiérarchique élevée comme la France, ou la Russie combattent l’incertitude. Cela signifie qu’elles mettent en œuvre des stratégies pour réduire l’incertitude.

Les principes du management interculturel


Le management international prend en compte les diversités culturelles de chaque équipe. Les travaux d’Hofstede sont, à mon avis, les plus intéressants. Un des intérêts majeurs est la facilité d’accès à des données quantitatives. Dans son modèle de management interculturel à six dimensions, Hofstede donne des scores pour plus d’une cinquantaine de pays.

Nous l’utilisons fréquemment lors de nos séminaires de management interculturel. Il permet aussi de renforcer la cohésion de l’équipe. Enfin c’est un excellent outil pour organiser un team building avec une équipe multiculturelle.

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Cet outil permet à chaque manager de développer ses compétences en management interculturel et de s’évaluer. Il existe une version gratuite de ce modèle. Vous pouvez aussi, moyennant finances, utiliser des fonctionnalités plus avancées comme la construction du profil d’une équipe interculturelle. Seule une étude de 2004 de GLOBE pilotée par Robert House semblerait plus consistante. Son prix est aussi nettement plus élevé.

3 L’individualisme et le collectivisme

Cette dimension concerne les liens entre l’individu et les membres du groupe. Lorsque ces liens sont forts nous parleront de communautarisme. Lorsqu’ils sont faibles nous parleront d’individualisme. Aux États-Unis, où l’indice d’individualisme est un des plus élevés au monde, chacun est censé s’occuper de lui-même (et de sa famille proche parent, enfants, frères et sœurs). La solidarité collective n’est pas au cœur du sujet. Lorsque je regarde la réforme du système de santé américain, je constate l’abandon du programme « Obama Care ». L’exécutif américain a mis en œuvre cette décision sans difficulté. Il ne correspond pas vraiment à la culture américaine.

Les principes du management interculturel
Les principes du management interculturel

Le modèle de management interculturel nous apprend :

Dans les pays où l’individualisme est faible il sera important d’investir du temps social avec vos clients, avant de faire une offre. Ces derniers n’achètent pas uniquement un contrat ou une proposition technique, mais aussi une relation de qualité. Ils souhaitent travailler avec quelqu’un en qui ils ont confiance. Il faudra aussi connaître le modèle de Management interculturel d’Hofstede.

Le modèle de management interculturel
Le modèle de management interculturel

4 Masculinité et féminité dans le modèle de management Interculturel

Dans les sociétés où l’indice de masculinité est élevé nous constatons que les valeurs de compétition dominent. C’est pourquoi, les jeunes garçons au cours de leur éducation apprennent à « ne pas pleurer comme des filles » dans les sociétés où l’indice de masculinité est faible nous constatons plus de solidarité. Ainsi, dans les pays à indice de masculinité élevé les rôles hommes et femmes ne sont pas interchangeables dans l’entreprise. Parmi les pays avec des scores élevés il y a le Japon, l’Autriche, la Suisse. Parmi les pays avec des scores faibles c’est-à-dire un indice de féminité élevé, il y a la Suède, la Hollande, la Russie.

La recommandation du consultant interculturel

Dans ces pays-là beaucoup de positions élevées dans les entreprises et dans la vie politique en Russie sont exercées par les femmes. La gouverneure de la Banque de Russie est Madame Elvira Nabiullina.  La présidente du Conseil de la Fédération (la chambre haute du parlement russe), est Madame Valentina Matvienko. C’est le troisième personnage de l’État, l’équivalent du président du Sénat chez nous. Enfin, la vie des affaires en Russie présente deux milliardaires (en € pas en roubles !). La première, est Madame Tatiana Bakaltchouk responsable d’une société de e-commerce. La deuxième, Madame Elena Batourina, ancienne épouse du maire de Moscou, est à la tête d’un conglomérat immobilier.

5 Orientation long terme ou court terme

Cette dimension définit les rapports d’une société avec les défis du présent et du futur. Dans les sociétés orientées vers le court terme, les traditions et les normes sociales sont au premier plan. Dans un contexte professionnel elles sont considérées comme normatives. Le futur est parfois regardé avec suspicion.

À l’inverse dans les pays à orientation long terme, l’approche est plus pragmatique. Dans les entreprises on regarde la part de marché et les profits à long terme. L’épargne est en générale plus abondante. Les pays avec un indice long terme élevés sont le Japon la Chine et l’Allemagne. À l’opposé avec un indice court terme nous trouvons les pays du Moyen-Orient. Ici le court terme est présent et le respect des traditions est essentielle.

6 Plaisir ou retenue dans le modèle de management interculturel

Définition : Le plaisir (en anglais dans le texte de Hofstede indulgence) correspond au fait pour une société de permettre de manière relativement libre la satisfaction de besoins liés au plaisir et à la joie. Sur le graphique nous voyons un écart qui est presque de 1 à 3 entre les Philippines et Hong Kong. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les personnes de nationalité philippine se sentiront plus libres de fêter de célébrer et de profiter du temps présent. Et cela quelle que soit leur condition sociale. Plus libres que qui ? Plus libres que leur maître chinois de Hong Kong (elles sont des employés de maison) beaucoup plus aisées, et cependant ne laissant beaucoup moins paraître leur joie.

Si vous êtes plutôt sérieux, vous pourrez rencontrer « choc culturel » face à ces personnes. Certains pourraient dire « ça rigole beaucoup dans ce bureau ». Mais c’est avec une grande légèreté aussi que ces mêmes personnes, qui rigolent accueillerons une mauvaise nouvelle ou une décision difficile. Elles reprendront rapidement leur bonne humeur pour continuer leur travail.


Définition du management interculturel selon
Hofstede : Indice plaisir ou retenue

Définition du management interculturel selon
Hofstede : Indice plaisir ou retenue

La recommandation du modèle de management interculturel

Dans une entreprise dont la culture présente un indice de plaisir faible, les salariés seront « à l’aise » avec peu de choses. Certains se sentiront déjà « heureux d’avoir le job » n’attendez pas que l’on vous demander d’améliorer les conditions de travail. Les salariés n’oseront pas le faire. C’est à vous, managers, formés aux principes du management interculturel, d’aller vers eux et d’anticiper pour évoquer comment améliorer leur poste de travail. L’efficacité et la cohésion d’équipe en sera grandement améliorée.

Effectuer une formation au commerce international

Il n’est pas nécessaire d’aller dans une business school pour décrocher un Master spécialisé. Ni même un Bachelor. Une formation de quelques jours aux fondamentaux des affaires internationales suffira. Le cursus de formation sera centré sur les différences culturelles. Lors de mobilité internationale, le manager découvre l’interculturalité. C’est comme cela que vous anticipez le choc multiculturel.