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Management interculturel

Vous trouverez d’excellents ouvrages sur le management interculturel. Je vous invite à en consulter quelques-uns. Vous vous préparez facilement à réussir une expatriation. L’aide d’un consultant en management interculturel est aussi souhaitable. Je vous propose de regarder un des aspects du management interculturel à travers la Bible. Nous évoquons ici la dimension collectivisme et individualisme très présente dans les pays émergents.

Pourquoi la Bible est un contenu riche pour les managers ?

Pourquoi la Bible est un contenu riche pour les managers ?

Combien de contenus existe-t-il aujourd’hui sur les thématiques : « être un bon manager interculturel » et « leadership international en entreprise » ? Google en compte respectivement plus de 4 millions et plus de 45 millions… Je ne vois aucun bénéfice à l’abondance de ces textes. Pour former aux principes de management interculturel, je recommande la lecture de l’un des plus anciens contenus au monde : la Bible, et notamment l’Évangile selon Matthieu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la Bible est utile pour le management interculturel. Hofstede utilise un extrait de l’Évangile selon Matthieu pour définir le concept d’individualisme et de collectivisme.

Lequel est un « meilleur fils » ?

La réponse va dépendre fortement des cultures. Dans une culture à indice d’individualisme (IDV) élevé (pays anglo-saxon), le premier aura la faveur des participants au cours d’une formation au principe de management, et ce quel que soit le regard, des pères ou des fils. Parmi ces pays, nous citerons les pays anglo-saxons. Dans une culture indice où le degré d’individualisme est faible, traditionnellement le deuxième fils sera préféré.

Que recommande Hofstede ?

Dans le cas de la formation des managers, nous rappelons fréquemment que le manager est un « caméléon ». Cela signifie qu’il va s’adapter à son équipe. Lui et lui seul sait comprendre chacun en fonction de ses particularités culturelles. La nationalité et la culture des collaborateurs font partie des éléments sur lequel le management interculturel doit s’appuyer pour être plus efficace en management d’équipe.

La recommandation du consultant interculturel lorsque l’indice IDV est élevé

Acceptez la confrontation ! C’est le premier fils qui ose dire à son père qu’il n’ira pas, mais qui, comme nous le disons dans nos sociétés occidentales, « tient son engagement ». Quitte à paraître comme quelque peu arrogant, insolent, dans certains pays émergents.

La recommandation pour le management international lorsque l’indice IDV est faible

C’est exactement le contraire ! Ne confrontez pas les collaborateurs devant le groupe. Laissez dire, l’important est de sauver la face. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de contorsions de style dans les situations interculturelles que j’ai observées en Arabie Saoudite pour arriver à la conclusion que tout le monde a raison. Il vaut mieux dire « oui père », et ne pas mettre en œuvre la recommandation ou le projet de changement. C’est en tout cas la bonne attitude dans le cadre de référence de vos collaborateurs. Dans une formation aux principes de management interculturel, je rappelle toujours les principes de management interculturel aux Occidentaux qui se préparent à l’expatriation en Russie ou au Moyen-Orient.

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marc@marc-prager.com

L’Évangile selon Matthieu, 21, 28-32.

Un homme avait deux fils.

Il vint trouver le premier et lui dit : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. »

Celui-ci répondit : « Je ne veux pas. »

Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.


Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière.

Celui-ci répondit : « Oui, Seigneur ! »

Et il n’y alla pas…

Quels enjeux de communication interculturelle avec un auditoire francophone ?

Il y avait dans la salle lors d’une de mes interventions récentes une dizaine de participants : des Belges francophones, des Suisses romands et des Français. Je me suis interrogé en tant que coach interculturel sur les raisons des nombreuses divergences culturelles au cours des ateliers. J’ai lu ces quelques lignes de l’Évangile au groupe et je leur ai demandé de dire qui était, selon eux, le meilleur fils. J’ai été surpris de voir autant de divergences dans les réponses.

Imaginez donc le résultat si vous faites ce travail interculturel en entreprise avec une quinzaine de personnes comprenant une demi-douzaine de nationalités différentes !

Pourquoi certains participants qualifient le second fils de bon et le deuxième de moins bon ? Parce que le second accepte la volonté du père. Il n’y a pas de défiance dans son attitude. Chacun sauve la face, le résultat est secondaire. Au Moyen-Orient ou en Russie, ce type de comportement, ce respect des codes culturels, sera bon car il ne contrarie pas le père. Il ne s’oppose pas l’autorité. En termes de management des organisations, un collaborateur présentant ce profil est plus facile à gérer. S’il ne s’oppose a priori pas à sa hiérarchie, il ne met pas non plus en œuvre les changements demandés. Le manager se retrouve face à un dilemme. Ainsi, il est important de connaître les principes de management interculturel.

Faites l’expérience lors d’un team building ou lors d’une formation leadership et management international dans un pays émergent. L’application de cette dimension du modèle de management interculturel de Hofstede est totale. Qui est le meilleur fils ou le meilleur collaborateur ? Comme dans le message de la Bible, il n’y a pas de bon ni de mauvais fils. Il n’y a pas non plus de bons ni de mauvais collaborateurs, dans la gestion de la diversité.

Indice d’individualisme par pays. Scores de Hofstede
Indice d’individualisme par pays. Scores de Hofstede

Revenons à l’enseignement de la Bible

Il n’y a pas de bons ni de mauvais collaborateurs – d’employés (ni de fils). L’enseignement de la Bible est dans l’ouverture ou dans l’acceptation du choix de l’autre. L’objectif pour le manager est de comprendre et de s’adapter à la culture de son collaborateur (représentant son fils), d’être comme le père dans cet extrait de la Bible qui, quelle que soit la réaction du fils, l’accepte voire la comprend. Dans les cultures à indice IDV élevé, c’est le fils qui refuse qui est considéré comme intègre. Il s’agit d’un collaborateur fiable qui fait ce qu’il dit, et qui dit ce qu’il fait. Nous appelons ce type de personnalité un « homme de parole ». Dans d’autres cultures la majorité des gens diraient « quelle insolence, regardez comme il s’adresse à son père ».

Management Interculturel : impact des cultures
Management Interculturel : impact des cultures

La clé serait-elle dans l’adaptation du manager interculturel au contexte ?

Oui, probablement. Les équipes sont déjà multiculturelles. Le management interculturel est déjà une réalité. Plus vous vous adapterez et aurez conscience que ces deux attitudes existent dans votre équipe plus vous serez efficace. En revanche, ne demandez pas au deuxième fils, celui qui est plutôt « acceptant » de mettre en œuvre des projets rapidement. Il aura besoin de temps. Vous l’entendrez vous dire oui. Il vous dira même « oui, Monsieur le directeur ». Et les choses n’avanceront pas.

Le premier fils, celui qui met en œuvre, accompagne, voire « pousse » le changement, ne sera pas forcément d’un premier contact très conciliant vis-à-vis de votre autorité. N’en prenez pas ombrage. Il est peut-être issu d’une culture où l’indice individualisme IDV est supérieur au vôtre, typiquement d’une culture anglo-saxonne. Dans sa culture de référence, il n’hésite pas à être plus confrontant, même avec le « père ». Il n’y a là aucune marque d’insolence ou de désobéissance. Il s’agit simplement de différences dans la communication interculturelle.

La formation aux principes de management interculturel

Le rôle du formateur est d’abord d’identifier les conflits. Ensuite, il proposera de développer un style de management adapté à la diversité culturelle. L’interculturalité est au cœur des compétences managériales. Le rôle du manager est d’abord de manager des équipes. Ensuite de comprendre différentes cultures. Enfin d’activer les leviers de la gestion des ressources humaines.

Manager une équipe, qu’est-ce que cela signifie ? D’un point de vue interculturel, la compétence managériale fait jeu égal avec les aspects multiculturels. D’abord, il faut se débarrasser des stéréotypes à propos des expatriés. Ensuite, gérer les situations de mobilité internationale. Enfin, capitaliser sur l’expérience professionnelle pour définir des objectifs réalistes. En dernier lieu, clarifier les rôles de chacun pour mieux gérer les conflits.