3 bonnes raisons de détester la pyramide de Maslow
Les entreprises font très souvent référence à A. Maslow lorsqu’il s’agit d’évoquer la motivation. Néanmoins cet auteur déjà ancien n’a jamais évoqué de pyramide ! Analysons ensemble quels étaient les concepts clés de son article fondateur.
La génèse de l’article d’A. Maslow
Il s’agit de comprendre comment l’article écrit en juillet 1943 par Abraham Maslow fait encore autorité dans les entreprises aujourd’hui. Il est surprenant en effet que, dans 9 cas sur 10 lorsque nous évoquons le concept de motivation, les participants à nos formations au management pensent tout de suite à la Pyramide de Maslow. Le premier point sur lequel je suis d’accord avec la plupart de mes confrères et consœurs, consultant(e)s, formateur(e)s et coach(e)s, est bien que la motivation est un levier capital du management. Mais alors que vient faire Abraham Maslow dans cette affaire, et pourquoi a-t-il engendré un tel engouement des entreprises?
Raison N°1 – La motivation n’est pas le nerf de la guerre en juillet 1943
Nous sommes en juillet 1943. Lorsque son article « A theory of human motivation » est publié dans un journal de psychologie, Maslow est alors professeur au Brookling College à New York. A cette date, la Seconde Guerre mondiale bat son plein : les soviétiques ont défait les troupes du III° Reich à Stalingrad.
Voilà ce que je retiens de cette époque. L’attention n’est donc probablement pas focalisée sur les théories de la motivation dans les organisations à ce moment précis de la première moitié du 20e siècle.
Raison N°2 – La théorie de la pyramide de Maslow n’est pas validée par des éléments scientifiques
Cette époque n’est pas non plus la plus propice pour faciliter la validation scientifique de la théorie de Maslow. En effet, les ressources sont alors employées à d’autres fins et la complexité d’une validation scientifique des besoins de l’être humain structurés et hiérarchisés en cinq catégories devrait nécessiter des recherches approfondies.
De fait, aucune validation n’a jamais été réalisée. Il s’agit donc d’une théorie ou plutôt d’hypothèses, jamais corroborées par des fondamentaux scientifiques. A cet effet, et je fais donc preuve de prudence. Ainsi, lorsque je parle de cet auteur à des participants de sessions de formation au management, je reste prudent. Il existe d’autres modèles et d’autres théoriciens, qui ont écrit des articles sur le management et notamment le management interculturel plus adaptés à la formation des managers. Il existe aussi d’autres travaux sur la motivation et notamment la théorie de Spranger.
Raison N°3 – Il n’a jamais été question de pyramide de Maslow, pour ce dernier
Avant d’explorer cette 3e raison nous souhaitons préciser qu’il existe de nombreux moyens de développer la motivation de votre équipe. Nous pratiquons le coaching d’équipe et le team building dans des environnements multiculturels. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus.
Abraham Maslow, dans son article, ne mentionne à aucun moment le mot de « pyramide ». Il parle de hiérarchie des besoins, ce qui est différent. Afin d’avoir une approche rigoureuse de son article, nous avons classé les mots obtenus par une analyse sémantique. Sur la base de l’article de juillet 1943 nous avons crée un tableau dont voici les résultats ci-dessous.
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Parmi les 9 102 mots que compte l’article, nous avons classé dans le tableau ci-dessous les 20 premiers. À aucun moment, la notion de pyramide (en anglais « pyramid ») n’est exprimée.Voici quelques-uns des mots les plus utilisés dans l’article : sécurité, personne, physique, satisfaction.
Le tableau montre les 100 premiers mots utilisés et repérés par l’analyse dans le texte original de Maslow. Le classement des mots montre que le concept de hiérarchie intervient en 88e position. Cela représente 15 occurrences dans le texte.
Ainsi, force est de constater que le concept de pyramide n’est donc pas né du travail de Maslow. Celui-ci a été ajouté au fil des années par différents auteurs. Maslow évoquait d’abord la hiérarchie et la satisfaction des besoins. Ainsi, son article était une recherche exploratoire, décrivant les besoins psychologiques de l’être humain et son environnement.